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Revue de presse sur la pauvreté - mai 2024

Niveau de diplôme de la population

Avril 2024
L'Observatoire des inégalités analyse la répartition des niveaux de diplôme au sein de la population française âgée de 25 ans et plus, mettant en lumière les disparités entre les différentes tranches d'âge et soulignant l'importance de comprendre cette diversité pour appréhender les enjeux sociaux et économiques contemporains.
  • Environ un quart des adultes de 25 ans et plus possèdent un diplôme à Bac +3 ou plus, et près de la moitié détient au maximum le brevet d'enseignement professionnel (BEP) ou le certificat d'aptitude professionnelle (CAP), selon les données de l'Insee de 2022.
  • Seul un peu plus d'un tiers des adultes de 25 ans et plus ont un diplôme de l'enseignement supérieur.
  • Le niveau de diplôme varie significativement entre les différentes tranches d'âge : chez les 25-29 ans, 40% détiennent un diplôme de niveau bac + 3 ou plus, tandis que 24% ont au maximum un BEP ou un CAP.
  • Les générations plus anciennes sont moins diplômées : seulement 20% des jeunes nés au début des années 1950 obtenaient le baccalauréat, contre près de 90% aujourd'hui.
  • Malgré une augmentation du niveau de diplôme chez les jeunes, un quart d'entre eux possèdent au mieux un BEP ou un CAP, ce qui peut être insuffisant pour trouver un emploi de qualité.
  • Le décalage entre la réalité du niveau d'éducation de la population et la perception qui en est souvent véhiculée, notamment par les médias et les élites, peut causer des discordances et des incompréhensions, notamment dans les politiques publiques.
 

Petite enfance 

Avril 2024
En classe de maternelle, les enfants de milieux favorisés prennent plus la parole que les autres et ils sont jugés plus « intelligents » par les autres élèves. Dans un entretien, Sébastien Goudeau, enseignant-chercheur en psychologie sociale, revient sur deux expériences qui permettent de mieux comprendre comment se forgent, très tôt, les inégalités.
  • L'article examine les disparités de prise de parole en classe chez les enfants d'âge préscolaire, mettant en évidence les écarts significatifs entre les milieux sociaux.
  • Deux expériences distinctes ont été menées pour évaluer la participation verbale des élèves :
    • Dans la première expérience, des observations vidéo en classe de grande section de maternelle ont révélé que les enfants issus de milieux populaires contribuent beaucoup moins aux discussions en classe que leurs pairs plus favorisés. Ces enfants sont moins souvent interrogés par l'enseignant. Ils prennent moins spontanément la parole et, lorsqu'ils le font, s'expriment moins longuement. Dans certains cas, certains enfants ne parlent presque jamais.
    • La seconde expérience s'est concentrée sur la perception des enfants quant à la prise de parole. Les enfants ont principalement interprété le fait de parler davantage en classe comme une indication de compétence individuelle. Cette perception a conduit à une valorisation accrue des élèves qui prennent la parole plus fréquemment, renforçant ainsi les inégalités de compétence perçue entre les élèves.
  • Ces résultats soulèvent des questions importantes sur les mécanismes sous-jacents aux inégalités de prise de parole en classe et sur la manière dont elles peuvent être atténuées.
  • L'article suggère que les pratiques des enseignants peuvent jouer un rôle dans la perpétuation de ces inégalités (en n'accordant pas assez d'attention aux élèves issus de milieux populaires ou en ne valorisant pas suffisamment leur participation verbale).
  • Il est proposé d'agir à la fois sur les inégalités sociales et sur les pratiques en classe pour réduire ces disparités dès les premières années de scolarisation.
 

Les cités éducatives

Mars 2024
L'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), mandaté par l'Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), a dirigé une évaluation nationale des cités éducatives de juillet 2021 à octobre 2023.
  • Depuis 2019, les cités éducatives, implantées dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville, sont des partenariats visant à renforcer une communauté éducative inclusive, impliquant divers acteurs tels que les professionnels de l'éducation, les parents, les services de l'État et les collectivités. Ces initiatives visent à offrir un soutien éducatif continu aux enfants et aux jeunes de 0 à 25 ans, en coordonnant les efforts avant, pendant et après l'école. Avec 208 cités labellisées en 2023, couvrant 370 quartiers prioritaires, leur extension progressive vise une généralisation à tous les quartiers prioritaires.
  • Les objectifs principaux sont de renforcer le rôle de l'école, promouvoir la continuité éducative et élargir les horizons des jeunes. Ces programmes, fusionnant politique de la ville et politiques éducatives, visent à réduire les inégalités et à mobiliser toutes les ressources locales. Financées par une combinaison de ressources de l'État, des collectivités et d'autres partenaires, elles disposent de moyens humains et financiers pour soutenir leurs objectifs.
  • L'évaluation, articulée autour de trois axes principaux du programme, a été menée par trois équipes distinctes, chacune se concentrant sur une thématique spécifique, dont la continuité éducative, les parcours d'orientation et d'insertion, ainsi que l'implication des familles dans les coopérations éducatives.
  • Le programme des cités éducatives a montré des bénéfices variables en termes de renforcement de l'alliance éducative, de consolidation des partenariats et d'élargissement de l'offre éducative, mais il rencontre actuellement plusieurs limites qui réduisent son efficacité. Pour surmonter ces obstacles, plusieurs facteurs de réussite ont été identifiés par les équipes d'évaluation. Il est recommandé de prioriser quelques axes stratégiques essentiels, de développer des actions à plus grande échelle et de s'appuyer sur un diagnostic partagé pour guider les actions. De plus, il est essentiel de favoriser l'expérimentation et l'évaluation continue avant de généraliser les actions, d'assurer des ressources en ingénierie suffisantes pour soutenir le programme, d'organiser des instances de travail opérationnelles et d'échanges entre professionnels, de communiquer largement sur le programme et ses réalisations, de mettre en place des formations interprofessionnelles et de renforcer l'accompagnement sur des aspects clés du programme tels que l'analyse des besoins et la participation des familles. Ces mesures peuvent contribuer à améliorer la qualité de l'offre éducative, à répondre aux besoins identifiés et à avoir un impact plus significatif sur les parcours des bénéficiaires.
 

Pauvreté

Octobre 2023
Pauvreté et territoires : davantage de jeunes et de locataires du parc social dans les grandes villes, plus de retraités parmi les pauvres dans le rural.
  • Six profils de ménages pauvres rendent compte de la pluralité des situations de pauvreté. Ils se différencient selon la situation vis-à-vis de l’emploi, l’âge et le statut d’occupation du logement. Ils résident tous en majorité en ville, avec des répartitions géographiques différentes sur le territoire.
    • Les ménages retraités pauvres habitent davantage dans le rural que l'ensemble des ménages pauvres. Ils représentent 27 % des ménages pauvres, mais seulement 18 % des personnes pauvres, car ils sont le plus souvent composés d'une personne seule.
    • Les ménages insérés dans l’emploi mais percevant de faibles revenus du travail (18 % des ménages pauvres) sont en majeure partie des familles avec enfants et sont surreprésentés dans le quart nord-ouest et dans les anciennes régions Rhône-Alpes et Franche-Comté.
    • Les moins de 30 ans non insérés dans l’emploi (11 %) résident en majorité seuls et sont relativement plus nombreux au sein des grandes villes étudiantes.
    • Parmi les autres ménages pauvres non insérés dans l’emploi, les propriétaires (10 %) sont surreprésentés dans le rural et une part relativement élevée de leur revenu provient d’indemnités de chômage. 
    • Les locataires du parc privé (17 %) sont surreprésentés autour de l’arc méditerranéen
    • Les locataires du parc social (17 %), essentiellement des familles avec enfants, résident à 90 % dans l’urbain et sont relativement plus présents dans la moitié Nord.
 

Echelle des revenus en France

Avril 2024
Du revenu de solidarité active (RSA) aux rémunérations des grands patrons ou des stars du sport et du show-business, l’amplitude des revenus est immense en France.

La  répartition des revenus en France reflète une grande disparité sociale. Les plus démunis, comme les sans-abri, les jeunes isolés et au chômage et les migrants sans papiers, peuvent vivre avec seulement 200 ou 300 euros par mois. En comparaison, le RSA et l'ASS, versés respectivement aux personnes sans ressources et aux chômeurs en fin de droits, s'élèvent à environ 560 euros par mois, bien en dessous du seuil de pauvreté de 965 euros mensuels. Les catégories populaires gagnent jusqu'à 1 530 euros par mois, tandis que les classes moyennes s'étendent de 1 530 à 2 787 euros par mois après impôts et prestations sociales. Les catégories aisées commencent à partir de 2 787 euros par mois pour une personne seule, tandis que les 5 % les plus riches gagnent au moins 4 417 euros par mois. Ensuite, il faut au moins percevoir 7 180 euros pour appartenir au 1 % du sommet (donnée Insee 2018, dernière année disponible). Environ 630 000 personnes se situent au-dessus de ce seuil, et parfois très au-delà.
 
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